Vous avez aimé les aventures de Christopher Chance, la cible humaine qui se faisait passer pour son client ? Mi-garde du corps, mi-détective, cet habile mélange prémonitoire d’Hannibal Smith et de Nicky Larson vous faisait rêver ?
Oubliez-le. Le Christopher Chance qui est interprété par le beau gosse Mark Valley n’a que peu de rapport avec son homonyme des bandes dessinées de DC comics. Si on retrouve bien les noms de Len Wein et Carmine Infantino au générique (et aussi dans le prénom du chien), on peut chercher longtemps une ressemblance avec le héros de papier.
Mais… est-ce bien grave ? Honnêtement, non. En fait, ça n’a aucune importance. Je veux dire : si les comics vous ont plu à ce point-là, eh bien, relisez-les ! Le premier TPB de Human Target compte 200 pages et son prix est très raisonnable.
Si on considère la série télévisée dans l’absolu, elle n’a rien à se reprocher. Au contraire, c’est une bonne suite d’épisodes branchés action, bagarre et suspense… Le pilote nous rappelle le principe : Chance a l’habitude de se déguiser en son client pour se faire attaquer à sa place, forçant ainsi l’ennemi à abattre son jeu. Sauf que, dans la pratique, il ne le fait jamais !
En effet, dans la série dont l’intégrale de la saison 1 vient de sortir en DVD, Christopher Chance, n’a pas recours à ce stratagème. Il intervient plutôt comme garde du corps et homme à tout faire, davantage comme McGyver que comme Tony Micelli.
Malgré une certaine levée de boucliers (légitime) des amateurs de comics, l’acteur qui joue le rôle principal n’est pas dénué de charisme. Ses acolytes non plus, avec notamment Jackie Earle Haley (Rorschach dans Watchmen) qui interprète un pirate informatique de haut vol. Saluons aussi le passage remarqué d’Emmanuelle Vaugier, fiancée express de Lex Luthor dans Smallville, il y a longtemps (elle n’a pas pris une ride).
Plutôt qu’un remake des comics, on assiste à un cocktail de clins d’œil au cinéma d’action : les Die Hard, Piège à Grande Vitesse, Airport, James Bond, Mort à l’Arrivée, Speed… les scènes de bagarre et les cascades sont impressionnantes, les épisodes sont denses en action, le montage est nerveux, le scénario va à toute vitesse, bondissant allègrement par-dessus des trous béants. Mais qu’importe, on s’amuse bien. Et si on fait mine de sortir, la musique a nous recolle toute de suite dans l’ambiance et on replonge pour l’aventure.
Chris Chance sait tout faire, y compris parler japonais, comme tout bon ancien agent secret mystérieux qui se respecte. C’est là aussi qu’on se rend compte que ce type sort d’un comic book. C’est un vrai super-héros.