Tout à l’heure, en mangeant une pizza, je me suis maté le début du film qui passait sur M6 : « Fenêtre Secrète », avec Johnny Depp et John Turturro.
En gros, un écrivain qui coince face à l’enfer de la page blanche fait une mauvaise rencontre. Un type pas très aimable prétend avoir écrit une nouvelle dont Johnny Depp se serait lourdement inspiré pour écrire la sienne. Explications. Menaces. Tournevis dans la tête du chien. Menaces. Incendie…
Avec la lancinante question : ce type, là… John Turturro… c’est Johnny Depp dans sa tête ? Je veux dire : c’est encore une histoire d’écrivain schizophrène qui confond fiction et réalité ? Alors, je vais vous dire, le film avait l’air bien mais j’ai du boulot. Donc je verrai la fin une autre fois. Un film avec Johnny Depp, ça repassera bien un jour ou l’autre.
En récupérant l’affiche sur allocine.com, je suis tombé sur une info expliquant que l’histoire est tirée d’une nouvelle de Stephen King (sans préciser laquelle). Je me renseignerai plus tard. C’est sûr que là, comme ça, je pensais bien à « La Part des Ténèbres ». Mais King écrit pas mal d’histoires dont les héros sont des écrivains. Alors une de plus, une de moins…
Écrire, c’est se battre face à la page blanche, mais pas seulement.
Face à la page blanche, chaque auteur comprend que le véritable combat n’est pas contre le manque d’idées ou la pression des délais, mais contre soi-même. Écrire, c’est d’abord affronter ses propres démons, ceux qui nous chuchotent que nos mots n’ont aucune valeur, que notre récit manque d’originalité. C’est cette petite voix insidieuse qui, au creux de l’oreille, sème le doute et la peur de l’échec.
Mais, à bien y regarder, cette lutte intérieure est la quintessence même de la création. C’est dans cette tension, ce tête-à-tête avec soi, que naissent les œuvres les plus authentiques. Chaque phrase couchée sur le papier est une victoire, un pas de plus vers la maîtrise de son art et la conquête de soi.
La plume, alors, devient une épée. Avec elle, on taille, on façonne, on combat ses propres résistances pour donner vie à une histoire, une émotion. Et si parfois la bataille semble insurmontable, rappelons-nous que les plus grandes œuvres sont nées de ces luttes silencieuses. Car écrire, c’est avant tout se surpasser.