ChatGPT n’a pas d’humour ! Hier, j’étais en plein cœur de la frénésie du Bordeaux Geekfest, engagé dans un match créatif lors des fameuses « battles de dessins » organisées par Denis Legrand. Deux équipes d’artistes se disputaient la victoire, sous les encouragement électrisants de la foule en délire. En tant que coach de l’équipe « Mars Attaque Ta Mère », ma mission était de guider mes troupes vers la victoire, inspirant les illustrateurs avec des idées pour mettre en scène nos défis, ajouter des bulles de BD aux dialogues piquants, et haranguer le public pour le convaincre de vote pour nous.
ChatGPT n’a pas d’humour : quand l’IA se transforme en agent de la vertu
Puis vint l’heure du défi ultime : « les Bisounours de la haine ». Ma première pensée a été : des Bisounours armés de tronçonneuses. Mais je me suis dit que l’IA pouvait certainement nous aider à dépasser cette idée. La règle était claire : « interdiction de tricher ». Mais la règle disait aussi (texto) « pas vu, pas pris ». Alors je me suis dit que ça se tentait.
J’ai décidé de solliciter l’aide de ChatGPT pour me suggérer des idées de dessins pour ces « HateBears ». Mais voilà, l’IA s’est montrée réticente : « Je suis désolé, mais je ne peux pas vous aider avec cette demande… » Non seulement je n’ai pas pu tricher, mais je me suis fait prendre la main dans le sac. Alors, quel est le bilan ?
La guerre des valeurs : IA californienne contre humour à la française
Premièrement, ChatGPT n’a pas d’humour et il n’est pas très joueur. Son éducation politiquement correcte en Californie l’empêche de se plier à nos habitudes humoristiques françaises. Deuxièmement, ça signifie qu’il y a encore de la place pour la créativité humaine dans les interstices où l’IA refuse d’aller. Troisièmement, si de plus en plus de créateurs s’appuient sur l’IA, nous risquons un lissage des discours, alignés sur ce que l’IA considère comme « approprié » (ce mot est en train de gagner du terrain sur son concurrent, la « bienveillance », dans la course de à ma détestation personnelle).
Monde fade ou monde cool : apocalypse de l’IA et résilience des artistes humains
Le choix se dessine entre un monde insipide qui n’offense personne et un monde vibrant, personnalisé par des artistes et des auteurs humains qui trouvent encore leur place dans le processus créatif car ChatGPT n’a pas d’humour.
Que retirons-nous de cette bataille perdue par l’IA dans les tranchées du Bordeaux Geekfest ? Quand il s’agit de créativité, la machine reste un outil, mais elle n’a pas encore maîtrisé l’art de la nuance, du contexte ou de l’humour. Elle ne peut pas remplacer le génie humain, l’inspiration, la passion, le courage de briser les règles, de défier les tabous et de créer quelque chose de véritablement unique. La prochaine fois que vous vous retrouvez face à une machine, demandez-vous qui crée réellement : est-ce l’outil, ou l’artiste qui l’utilise?
Et surtout, rappelez-vous que la créativité n’est pas un processus linéaire, défini par des règles rigides. C’est une danse sauvage et imprévisible, une explosion de couleurs et d’émotions. Alors continuons à danser, à créer, à rire et à défier les machines. Et si elles refusent de nous suivre, eh bien, tant pis pour elles. Après tout, nous avons toujours nos tronçonneuses !