Calculs rénaux ? Connais pas. Enfin. Si. Maintenant, je connais, haha. Petit retour en arrière. J’ai fêté mon quarante-cinquième anniversaire en plusieurs fois. D’abord le samedi 12 janvier avec des amis. Fiesta jusqu’au bout de la nuit avec une playlist années 90 que je n’avais encore jamais essayée. Pas mal. Puis le mardi 15, la vraie date, en famille, avec un bon morceau de bœuf bien saignant, et un flanc parisien rhum/coco maison d’anthologie (bravo Laëtitia). Enfin, j’ai remis ça ce samedi au resto avec d’autres potes, dont mon vieil ami Fabrice Widmann, qui est né exactement le même jour que moi. Oui, nous sommes des jumeaux astraux. Sauf que là, j’ai eu un peu de mal à apprécier l’ambiance. Pourquoi ? Je vais vous le dire.
Casse-couilles
Dans la nuit de mercredi à jeudi, j’ai été réveillé sur le coup de deux heures du matin par une vive douleur testiculaire (c’est le mot poli pour dire que j’avais mal aux couilles). Pendant une petite demi-heure, je me suis tourné et retourné dans le lit, en me souvenant avec délice de l’orchite qui m’avait torturé quand j’avais une vingtaine d’années. Pour mémoire, une orchite, c’est une inflammation des couilles. Et ça fait très mal. Genre, c’est comme si l’homme-invisible était derrière vous toute la journée avec la main entre vos cuisses pour vous tordre le paquet. Une douleur sourde et lancinante. Bref. Je me suis dit « ça recommence ».
Après plusieurs tentatives d’automédication (glace, coussin chauffant, ibuprofène), et sérieusement inquiet, j’ai finalement décidé de suivre les conseils avisés de ma femme : vers cinq heures du mat’ (j’avais des frissons), j’ai appelé S.O.S. Médecins. Ce qu’il faut savoir, quand on appelle S.O.S. Médecins, c’est que c’est parfaitement inutile d’appeler le numéro payant qui s’affiche en premier quand on fait une recherche Google. Ça, c’est clairement une arnaque pour vous faire cracher au bassinet. Non, il faut faire une recherche dans les pages jaunes, et appeler un numéro normal, gratuit, qui ne vous sera pas facturé. C’est donc ce numéro que j’ai composé. Au bout d’un quart d’heure environ, le gars était chez moi.
Quand la vie te calcule pas
Après un bref entretien à propos des symptômes, et une auscultation polie (« et quand j’appuie là, ça fait mal ? »), le doc a été catégorique. « Monsieur, ce n’est pas une orchite ». Ouf. Mais alors, qu’est-ce que ça pouvait bien être ? « Vous avez tout simplement un calcul rénal qui se promène dans votre système urinaire ». Ouah… génial. Je vais enfin découvrir ce que ça fait. Après avoir entendu mes potes me dire que c’était atroce, je vais enfin savoir si c’est du lard ou du cochon.
Je vous la fais courte : c’est la pire douleur que j’ai ressentie de toute ma vie, malgré les anti-inflammatoires, le paracétamol et la codéine que je m’administrais en permanence. Je précise néanmoins que je ne me suis jamais rien cassé. J’ai eu tout au plus quelques entorses (un paquet, mais là n’est pas la question) ou quelques bosses. Jamais rien de très douloureux, à part ça, donc.
Je me suis donc traîné comme un chien du jeudi matin au dimanche, en me tordant de douleur et en espérant que ça allait bientôt finir. Le doc m’avait dit que ça serait l’affaire de 48 heures maxi. Bon. J’ai commencé à pisser mes calculs dimanche matin, j’ai sans doute évacué le dernier il y a quelques minutes (on est lundi). C’était presque vrai. En tout cas, je suis bien content d’être débarrassé de cette putain de douleur permanente. Je me sens léger !
Gare à l’huile de foie de morue
Comment j’ai chopé des calculs rénaux ? Internet m’enseigne que c’est une maladie de l’abondance. En gros, c’est un truc qui ne peut t’arriver que si tu manges trop de quelque chose. Les statistiques disent que la lithiase urinaire avait quasiment disparu en France pendant la deuxième guerre mondiale. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre à attendre un ticket de rationnement pour me faire plaisir. Donc voilà, peut-être que je mangeais trop de viande, ou que je picolais trop… allez savoir. Sauf que j’ai un peu exploré mon passé immédiat. Et j’ai trouvé le suspect idéal.
Mon fils Tristan souffre de la maladie de Sever. C’est une maladie de croissance qui touche de nombreux adolescents et dont la plupart ne se soucie guère, sauf ceux qui font du sport intensif (comme mon fils au FC Libourne avec ses trois entraînements par semaine, plus le match). En gros, c’est les os du talon qui ne se solidifient pas assez vite, un truc du genre. Son médecin du sport lui a prescrit de la vitamine D.
Moi-même grand consommateur de compléments alimentaires, j’ai décidé d’offrir à mes gosses une cure d’huile de foie de morue en capsules. Vous l’ignorez peut-être, mais ce remède de grand-mère est très riche en vitamines A et D. Comme j’en avais pris deux boîtes, je me suis dit que j’allais m’en prendre aussi. Après tout, ça ne pouvait pas me faire de mal, pas vrai ? Des vitamines…
Sauf que la vitamine D sert à fixer le calcium. Et visiblement, je l’ai bien fixé, le calcium : dans mes reins ! Bon. Il s’agit seulement de mon propre diagnostic. Je validerai tout ça auprès de mon médecin quand j’aurai le temps de le voir. En attendant, j’aurai certainement reçu les résultats de mes analyses, et j’aurai aussi eu mon échographie (faut pas être pressé) qui confirmera (je croise les doigts) que j’ai bien évacué tous les calculs rénaux de mon système.
Les calculs rénaux, c’est plus chiant que le calcul mental
Du coup, je viens de me taper quatre jours zombiesques à ne pas pouvoir travailler correctement. Pile la semaine avant Angoulême. Je vous laisse imaginer le retard à rattraper que ça représente. Je viens de m’envoyer un demi-litre de café. Avec ça, je devrais tenir jusqu’à midi, au moins ! Si vous êtes présents au FIBD Angoulême, prévenez-moi. Je serai (rarement) en dédicace sur le stand du studio MAKMA dans la galerie marchande du Champ de Mars, et sinon, toujours joignable sur mon portable ou via les outils modernes que sont les réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir de vous raconter mes mésaventures en détail autour d’une bonne bière !