« Comment donner de la personnalité à un lieu et à des personnages ? », se demande le scénariste Alan Moore dans Writing for Comics.
Pour la caractérisation, pas de secret, le plus simple est carrément de s’inspirer de vrais gens, à commencer par soi-même. Il faut imaginer les personnages, leur biographie, leur vie quotidienne, leur façon de marcher, leur façon de parler. Il faut même jouer les personnages et prononcer leurs dialogues en vrai (je m’amuse à ça quand je traduis des dialogues de comics, ça marche bien pour tester la vraisemblance ou l’impact d’une réplique).
Il faut composer ses dialogues comme de la musique, pour imposer un rythme à l’histoire. On peut répéter des mots ou des phrases pour donner un sentiment de résonance. Rajouter des détails qui soulignent le message dans les arrière-plans des cases.
L’environnement influe grandement sur les personnages de l’intrigue. Le scénariste doit accumuler une somme de connaissances sur le monde de son histoire, bien au-delà de ce qu’il va révéler au lecteur. Cette masse de connaissance, il la saupoudrera au-dessus de son récit. Glissant des indices par-ci et des clins d’œil par-là. Le lecteur découvrira ainsi des infos tout au long de l’histoire et reconstituera un puzzle par petites touches.