Avec ce billet, je termine mes notes sur le livre « Écrire un Roman Policier » d’Alain Bellet. Je reprends ses « petites règles d’or » légèrement modifiées.
– L’incipit lance l’intrigue. Il donne le ton. Il faut le soigner tout particulièrement.
– L’ellipse crée la tension. Elle laisse au lecteur le soin d’imaginer le non-dit.
– Il faut choisir le meilleur narrateur possible et le meilleur temps du récit possible. Pour le narrateur, on a le choix entre le « IL » omniscient, externe (reste à la surface, n’entre pas dans la tête des personnages) ou interne (permet d’adopter le point de vue d’un personnage et même de changer de point de vue selon les besoins) et le « JE » introspectif qui dévoile les états d’âme du narrateur
– L’auteur doit connaître ses personnages comme il se connaît soi-même. Pour cela, il doit parfaitement maîtriser la « palette » des personnages : identité, traits physiques, traits de caractère, psychologie, relation au monde, historique, lieu d’origine, vie intime, références, qualités, défauts, ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, ses hontes, ce qu’il cache de lui-même, son jardin secret, ses rapports à autrui, aux hommes, aux femmes, ses amis. Personnage d’importance : le mort. Lui aussi, il faut le connaître sur le bout des doigts.
– C’est le personnage principal qui apprécie ce qui fait la crise. Il ne faut pas hésiter à le maltraiter (lui et les autres personnages, d’ailleurs), afin de maintenir un conflit permanent.
– Il faut soigner les dialogues : ce sont eux qui donnent de la vie, de la rapidité et accélèrent le récit. Les dialogues font avancer l’histoire et permettent des ruptures pour le lecteur. Ils recaptent son attention.
– il y a trois niveaux d’intrigues entremêlées pour épaissir l’intrigue principale : l’histoire du crime, la vie des personnages et l’arrière-plan (reconstitution d’un univers).
– L’auteur a le devoir de se documenter afin d’utiliser des éléments familiers pour s’appuyer sur le décor. L’auteur doit sembler aussi VRAI que possible. Son objectif, c’est d’écrire dans le VRAISEMBLABLE. L’exactitude absolue n’est pas nécessaire.
– Un personnage vit sa vie : il a ses propres goûts. Il peut nous entraîner dans des lieux imprévus. Dans ce cas, il faut le laisser faire. Il sera toujours temps de faire le tri plus tard dans les digressions utiles ou inutiles.
Pour lire les deux premiers billets de la série « écrire un polar », c’est par ici :