Je viens de finir la lecture d’un ouvrage d’Alain BELLET paru aux éditions Eyrolles : « Écrire un roman policier ». Eh oui, non seulement j’ai décidé d’écrire des nouvelles, voire un roman, mais j’ai aussi envie de donner dans la comédie, la science-fiction ou le fantastique… et le polar. Drôle de cocktail que je serai sans doute amené à modifier en cours de route. On verra bien.
Dans son livre, Alain Bellet distille quelques conseils qu’il m’a paru intéressant de reprendre sur ce blog.
Tout d’abord, même dans la littérature de genre, l’auteur ne doit jamais perdre de vue que le matériau essentiel d’une histoire concerne l’humain ! Dans un roman policier, c’est l’humain qui prime et non la réalité froide d’un crime !
Historiquement, le fait divers et donc le crime (réel ou imaginaire) redéfinit ce qui est hors-la-loi et donc passible d’une sanction. La mise en spectacle du délit affirme les règles sociales et désigne ceux qui ne respectent pas les règles. Elle inscrit dans la tête du lecteur le respect de la loi. C’est bon, ça, coco, c’est une méthode efficace pour fabriquer des citoyens qui votent comme il faut. TF1 le sait bien, mettre en scène l’odieux qui le dispute à l’épouvantable, ça éloigne le peuple de ses revendications.
Aujourd’hui, on dénombre plusieurs styles de romans policiers :
– le roman de mystère ou d’énigme qui peut présenter un problème autre qu’un crime et peut flirter avec le fantastique (Fantômas) ;
– le roman d’enquête, archétype du roman policier, qui présente une énigme et suit le questionnement de l’enquêteur ; il maintient le suspense jusqu’au bout et le lecteur est complice du raisonnement de l’enquêteur (un détective privé comme Sherlock Holmes ou bien un policier) ;
– le roman puzzle où toutes les pièces doivent s’articuler et chaque information qui apparaît doit servir l’intrigue.
Les 10 règles de Raymond Chandler :
– situation originale et dénouement doivent avoir des mobiles plausibles ;
– pas d’erreur technique sur les méthodes du meurtre et de l’enquête
– des gens réels dans un monde réel (réalisme des personnages, du cadre et de l’atmosphère) ;
– à part l’élément de mystère, l’intrigue doit avoir du poids en tant qu’histoire
– simplicité fondamentale de la structure pour une explication facile ;
– la solution du mystère doit échapper à un lecteur raisonnablement intelligent (c’est là que je me rends compte que mon intelligence reste dans le domaine du raisonnable et non du supérieur, car il est rare que je résolve une enquête avant un commissaire de papier) ;
– la solution, quand elle est dévoilée, doit sembler inévitable ;
– le roman policier ne peut pas tout faire à la fois (il faut choisir : soit une super énigme, soit une aventure violente ou passionnée) ;
– le criminel doit être puni (hahaha : le crime ne paie pas, vous vous souvenez ?)… mais pas forcément par un tribunal ;
– l’auteur a un devoir d’honnêteté à l’égard du lecteur.
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