On me demande des renseignements concernant la pagination et le découpage d’une bande dessinée :
Mon histoire se déroule en plusieurs tomes, et je ne suis que sur le 1er, bien entendu. Ai-je un nombre de pages limité imposé ? Qu’en est-il du nombre de cases par pages ?
Il y a deux façons de déterminer un nombre de pages pour une BD : les besoins de l’histoire et les besoins de l’éditeur. En tant que scénariste, vous devez raconter une histoire « qui se tient » pendant que l’éditeur doit rassembler un nombre de planches « publiables ». En gros : il faut assez de planches pour raconter *au moins* la première partie de l’histoire, et assez de planches pour « fabriquer » un album de BD (et attention : « assez », ça ne veut pas dire « trop »).
Ensuite, tout est affaire d’usage et d’opportunité. Les impératifs d’une collection précise peuvent forcer un format obligatoire : taille de planches, nombre des planches pour chaque tome, etc. Par exemple, quand j’ai travaillé sur les premiers épisodes de Zeitnot, prépublié dans le magazine Shogun des Humanoïdes Associés, les contraintes étaient définies par l’éditeur : format des pages, trames noir et blanc, pagination, etc. Tout était joué d’avance et c’était au scénariste de faire en sorte de coller au format prédéfini, en livrant quatre épisodes formatés de la même façon et qui seraient ensuite recueillis en un album « tankôbon » type.
Globalement, la norme et la mode européenne du moment, c’est les grands albums de 24×32 cm. Pour la pagination, ça commence à 46 planches et ça peut aller beaucoup plus loin : 64 ou 80 pages, par exemple. Là encore, il est capital d’observer la collection visée et de s’y adapter. Il y a un format plus petit qui marche aussi très bien.
Proposer un dossier qui correspond aux canons d’une collection de l’éditeur, c’est un peu comme mettre un beau costard pour aller à un entretien d’embauche. C’est une question de forme mais ça prouve que vous prenez cette question au sérieux.
Pour la question du nombre de cases par page, il faut suivre l’usage du créneau que vous démarchez. Globalement, en BD européenne, on peut se dire qu’une grande planche correspond à quatre bandes, soit une douzaine de cases en moyenne. Mais aujourd’hui, on voit de plus en plus de BD développées en 3 bandes, avec des cases plus larges qui font la part belle à l’action, pour une moyenne de 9 par page. Bien entendu, ces chiffres sont à oublier si vous bossez au format comics ou au format manga.
Pour en savoir plus : comment écrire une planche BD ?