Mon ami Nick Meylaender, scénariste de BD et de jeux vidéos m’a récemment demandé ce que je pensais de l’édition en ligne. L’édition de BD, plus précisément, puisque c’est de ça qu’il s’agit. En Corée du Sud, me disait-il, les gens lisent davantage de BD en ligne que de BD imprimées sur du papier.
Je pense que ça marchera très bien pour des boîtes comme MARVEL ou DC qui amortissent leur matos sur les films, les cartes et les jeux vidéos. Les comics réalisés par MAKMA pour URBAN RIVALS sont disponibles gratuitement sur leur site. Ils peuvent se le permettre, avec leurs plus de deux millions de joueurs inscrits dans le monde !
En tant qu’entrepreneur, éditer en ligne pour faire du fric, je veux bien, mais en France, il doit y avoir, genre, 5 ou 6 sites qui gagnent de l’argent ? Et pas avec de la BD. Mais les temps changent. Pour moi, la solution, c’est de se proposer comme fournisseur de contenu BD et syndiquer sa production à des gros sites diffuseurs.
Le King Features Syndicate du net n’existe pas encore. Enfin, pas aussi efficace que le KFS de l’édition papier.
Idéalement, j’aimerais pouvoir publier mon matos en me disant que je vais vendre assez de t-shirts, de trading cards ou de je ne sais quoi. Mais directement en ligne, comme ça, c’est chaud. Il faut profiter des opportunités papier « à l’ancienne » pour se faire un nom tant que ça marche encore.
Jérôme Wicky (car il était dans la conversation, lui aussi) :
Je crois que c’est ça l’avenir : que les plus-produits deviennent le produit et que la BD devienne un plus-produit.
Belle formule. C’est exactement ce qui se passe sur les CDs et DVD : jolis coffrets, photos et livrets de qualité, etc. D’après moi, tout ce qui pourra se télécharger devra être gratos et financé par des ventes de produits en dur. Ou éventuellement par de la pub en ligne. Genre, quand la BD hebdomadaire de Warren Ellis sort sur le site officiel, je vais la lire sur le site officiel. S’il y a de la pub, ça fait du trafic, ça marche.