Aujourd’hui, je vous présente le texte d’un auteur invité : Stephan BOSCHAT, avec qui nous avons fondé le studio MAKMA. Passionné de bande dessinée, Stephan a co-créé PLOUF !, série humoristique éditée par la Fédération Nationale de Natation. Il écrit Mix-Man et Neon (Shogun Manga) avec moi. Enfin, il vient de publier Last Seduxion dans le magazine Shogun Life des Humanoïdes Associés.
Ça fait un moment que j’ai envie d’écrire mon blog. Un endroit qui m’imposerait un moment d’écriture, de réflexion, ouvertes aux autres. Un blog, quoi.
Mais, bon, dans ma liste des priorités, c’est encore bien loin. Apparemment, c’est arrivé en haut de liste pour l’ami Ed. C’est parfait pour moi. Je vois un peu Ed comme mon double. C’est le mec grâce auquel j’arrive finalement à faire les nombreux trucs que je souhaite faire sans pouvoir y arriver seul. Alors, quand il me propose de prendre un petit espace sur son blog pour parler scénario ou un truc dans le genre, ben, je me lance.
Un monde de créateurs
J’ai pas mal d’activités. Ouais, pas mal. Certaines me rapportent de l’argent. D’autres pas. C’est d’ailleurs la seule chose qui les distingue à bien y réfléchir. Et à chaque fois, mon rôle semble consister à organiser la créativité. Oh, j’ai pas de grands secrets. Je bosse avec des inventeurs dans le développement de leurs projets.
Je bosse aussi avec des artistes, principalement dans le domaine de la BD avec le même objectif de développer des projets de créations. Je peux donc résumer ma vie en constatant qu’elle est guidée par le principe de création. La création au sens large. Celle qui pousse les gens à faire autre chose, à ne pas se contenter de ce qu’ils ont. Finalement, c’est un moyen d’échapper à un monde de consommation imposé.
La création individuelle : chacun pour soi, Dieu pour tous
Avec amusement, je constate que la plupart de ces créateurs avec lesquels je travaille, et dont je considère faire partie, sont attachés à la création individuelle. Et j’en ai côtoyé un paquet. Si j’annonce 1 000, je crois que je suis déjà en dessous du compte. La plupart du temps, qu’ils soient inventeurs ou scénaristes, ils n’aiment pas créer ensemble. Je mettrais bien ça sur le compte d’un besoin de régler des choses avec soi-même, un peu comme une pseudo-psychanalyse, vous voyez le truc, mais en fait je m’en fous. Ce qui est évident, c’est que la plupart du temps, les artistes ont surtout peur qu’on juge leur univers, leur objet, qu’on les juge eux et qu’on les amène à modifier tout ça, à changer un peu d’eux-mêmes. Finalement, ça peut se tenir comme raisonnement quand on sait la réticence naturelle qu’ont la plupart des gens face au changement. Ce n’est pas un jugement. Je sais que j’ai passé ce stade. Y a des trucs qu’on sait comme ça sur soi. Je n’ai plus besoin de juger. Les gens sont comme ils sont. J’ai ma vision du monde, ma vision des choses.
La création collective : un pour tous, tous pour un
Dans quoi je m’embarque ? Finalement, je ne fais que mettre le bout de l’extrémité du doigt sur un mouvement général qui guide ma vie. Oui, je regarde en arrière parfois. C’est un bon indicateur de ce qu’on est. Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, une dynamique apparaît autour de moi de plus en plus forte. Il s’agit d’un besoin de créer ensemble. Depuis quelques temps déjà je bosse sur le scénario de Mix-Man avec Ed.
Mix-Man (Milan Presse) par Stephan Boschat, Edmond Tourriol, Sid et Fred Vigneau (une production MAKMA)On intervient en jouant un rôle différent pour chaque histoire, un coup le plot, un coup les dialogues. C’est amusant, mais ça se déroule très simplement. Comme si c’était naturel. Pourtant, ça ne l’est pas. Les derniers projets sur lesquels je travaille ou ceux que j’accompagne et qui se développent le plus vite, sont des projets de création collaborative. Et, sans renier l’importance de la création individuelle, j’aime l’idée de la création en groupe. Bon, j’avais promis à Ed de lui faire un texte aujourd’hui. Je creuserais bien plus loin, mais ma fille fait trop de bruit.
Bisous à tous et pensez à améliorer votre quotidien et celui de vos proches.
Stephan
